Le message de l’islam
Dieu parle à l’homme
D’un point de vu étymologique, le mot « islam » est dérivé d’une racine trilitère arabe s.l.m., donnant le mot salam et qui – maintenant plus que jamais – signifie paix et salut. Aussi l’islam, en arabe al islam, signifie le fait de remettre et d’abandonner, volontairement, une chose à autrui. Il s’agit d’une remise, consciente et confiante, de soi au Seigneur. As-salâm le salut, et As-silm la paix, proviennent de la même racine trilitère. Ce qui mérite bien des méditations et des réflexions.
Souvent, al islam est traduit par soumission, ce qui n’est pas faux. Mais là, il faut se défendre de certaines évocations et associations d’idées, totalement fausses. Le mot soumission n’implique aucunement l’idée d’une résignation morose et fataliste. Le libre arbitre est de mise, car l’adhésion à l’islam est un acte volontaire et non hérédittaire ; tout comme la liberté est inhérente à cette soumission au Seigneur Dieu. En effet, l’Homme qui décide de se soumettre sincèrement et intelligemment à Dieu, acquiert un état d’esprit et une vision de la dignité humainedont les deux principales conséquences sont : unet paix avec soi et avec les autres, et une libération vis-à-vis de toutes les servitudes mondaines.
Le message universel de l’islam est celui que Dieu révéla à tous Ses prophètes. Il est exprimé dans sa forme complète et définitive par l’envoi du Prophète Mohammed (SBDL), qui est la continuation et l’accomplissement des messages des prophètes antérieurs. Donc pour les musulmans Noé, Abraham, Moïse, David, Salomon, Élie ou encore Jésus (que Dieu déverse sur eux en abondance Ses Grâces et ses Bénédictions) n’ont transmis – de la part de Dieu – rien d’autre que l’islam, à savoir la consécration du culte au Dieu Unique, le monothéisme pur.
Le Prophète dit : « Nous les Prophètes, nous sommes comme des frères, issus de mères différentes et d’un seul père ». Il dit aussi : « Mon exemple et celui des Prophètes qui m’ont précédé, sont pareils à une bâtisse qui fut érigée, mais où il manquait une brique ; les gens tournant autour de cette bâtisse l’admirèrent en disant : “ si seulement il ne manquait pas cette brique ” ! Je suis cette brique ».
Bien que le Prophète annonçait clairement et d’emblée qu’il était l’Envoyé venu accomplir le même dessein que Moïse et Jésus, son message n’était pas pour autant reconnu comme véridique par les clergés des deux autres religions monothéistes. Cette attitude, de non reconnaissance, les juifs l’avaient aussi vis-à-vis des chrétiens et vice versa.
« Et les juifs disent : “les Chrétiens ne tiennent sur rien”, et les Chrétiens disent : “Les Juifs ne tiennent sur rien”, alors qu’ils récitent les uns et les autres les Écritures. C’est ainsi : les ignorants tiennent des propos semblables aux leurs. C’est Dieu qui, au jour du jugement, tranchera au sujet de ce qui faisait l’objet de leur différend 1» .
L’écrivain, Mohammed Assad (initialement Léopold Weiss) exprime ce caractère achevé et universaliste de l’islam en ces termes :
[…] L’islam m’apparaît telle une œuvre architecturale parfaite. Toutes ses parties sont harmonieusement conçues pour se compléter et se soutenir les unes les autres ; rien n’est superflu et rien ne fait défaut, produisant un équilibre complet et une sérénité inébranlable .
Ce qui illustre peut-être le mieux cette caractéristique, c’est qu’il n’existe pas au sein de cette religion de conflit entre le spirituel et le temporel, les deux sont intimement liés et harmonieusement équilibrés dans la vie du musulman. Et l’islam rejette les extrémismes : ni ascétisme austère (pas de détachement total de la société réelle, matérielle), ni matérialisme pur (le musulman ne se considère pas comme un simple consommateur dont l’acquis matériel reste l’unique fin), ni rigueur excessive, ni laxisme.
le sens de l’existence
Le message de l’islam adressé à l’homme, se trouve résumé dans le Coran, dans une sourate, qui porte d’ailleurs comme nom « L’Homme » (Al Insân) :
« N’est-il pas passé pour l’homme une période de temps où il n’était même pas une réalité mentionnable ? Oui, c’est Nous qui avons créé l’homme d’une goutte composite, afin de l’éprouver, ce pourquoi Nous le fîmes un être voyant et entendant. Puis Nous l’avons guidé dans le chemin, que l’homme dût se montrer reconnaissant ou ingrat » 3.
Ces trois versets, à eux seuls, apportent une réponse précise aux questions les plus importantes que l’homme s’est posées et se pose depuis toujours : quelle est son origine ? Quelle est sa mission sur terre ? Quelle sera sa fin ?
La réponse de l’islam est claire, comme on peut la lire dans ses trois versets. L’homme n’est pas un être qui a de tout temps existé : sa vie a bien un début. Il n’est pas non plus son propre créateur : il ne s’est pas auto créé. C’est Dieu qui l’a créé, et doté d’une ouïe et d’une vue. Et enfin, cet homme n’a pas été créé uniquement pour vivre et jouir de la vie d’ici-bas, mais en vue d’être éprouvé pour ensuite être rappelé à une autre vie : celle de l’au-delà. « Certes la vie dernière est la véritable vie », rappelle le Coran 93/4. De même que les versets 16 et 17 de la Sourate 87 : « Mais, vous préférez plutôt la vie présente, alors que l’au-delà est meilleur et plus durable ». La vie dernière sera une vie éternelle – au ciel et non sur terre – dans un Paradis plein de félicités, ou un Enfer où il n’y aura que tourments et regrets.
1 Coran 2/113.
2 Mohammed Assad, Islam à la croisée des chemins, éditions Renaissance, Bruxelles, 2004, p. 16.
3 Coran 76/1-3.